Bonjour tout le monde,
Un petit billet atypique aujourd’hui pour annoncer que les Archives Départementales Nord (59) sont en ligne. Ou du moins les fiches d’état civil (les tables décennales l’étaient déjà depuis quelque temps).
J’en imagine déjà certains qui se demandent quelles en sont les conséquences. Si vous ne vous intéressez pas à la généalogie, ça n’a quasiment aucun intérêt mais dans le cas contraire et si vous avez des ancêtres dans le Nord, c’est une mine d’or :
Quand on veut faire des recherches généalogiques sur sa famille, ça se fait en trois étapes. La première, plus ou moins difficile selon le contexte familial, consiste à enquêter auprès des anciens pour obtenir noms, dates et lieux de naissances, mariages et décès de vos ancêtres. Si vos grands-parents ou vos arrières-grands-parents sont toujours de ce monde, la première étape sera rapidement effectuée. Dans le cas où vous n’avez pas accès à personne qui puisse vous renseigner, il faut passer à une deuxième étape (parfois optionnelle), des enquêtes dans les mairies. Sachez que seuls des membres de la famille peuvent demander des actes (Naissance, Mariage et Décès) datés de moins de 75 ans. Il faut donc que vous contactiez la mairie où tel acte (exemple l’acte de mariage de grands-parents) a été réalisé pour en demander une copie. Ca peut se faire en ligne, par courrier et bien sûr en chair et en os. Dans les deux premiers cas, ça peut prendre longtemps. Le but de ces deux premières étapes et de remonter suffisamment loin pour avoir des dates et lieux vieux de plus de 75 ans, idéalement plus de 100 ans.
Les actes vieux de plus de 75 ans sont transférés depuis les archives municipales vers les archives départementales (sauf exception comme les archives municipales de Bordeaux par exemple qui les garde tous). Là, les actes sont accessibles à tous. A condition de s’y rendre et avoir des horaires de chômeur ou de retraité. La deuxième moitié du XXe siècle semble avoir donné lieu à une dispersion géographique des familles et les actes concernant nos ancêtres ne sont pas toujours dans le département où nous vivons. Jusqu’à cette dernière décennie, les généalogistes amateurs devaient voyager à travers toute la France pour compléter leurs arbres généalogiques. Des associations se sont créées dans lesquelles, des bénévoles dépouillent systématiquement les enregistrements qu’ils lisent pour les mettre à la disposition des autres en France (souvent sous la condition d’adhérer à une association ou à un réseau donné d’associations). Mais ça c’était au siècle dernier. Depuis quelques années, certaines Archives Départementales ont pris la décision de faire numériser leurs archives et de les mettre gratuitement à la disposition des internautes. Un à un les différents départements de France passent à l’acte, on peut trouver une carte des archives départementales en ligne (ou partiellement en ligne). A partir de là, les choses commencent à être faciles : grâce aux tables décennales et aux actes d’état civil, à partir du moment où on a accès aux archives en ligne, quasiment tout le monde peut rapidement remonter jusqu’au début du XIXe siècle. Cette numérisation a conduit à un boom de la généalogie avec l’édition de nombreux bouquins, de logiciels qui coutent la peau des couilles (ou d’autres gratuits), à la création de standards d’échange de données (les fichiers Gedcom), de nombreuses bases de données dont la plus grande en France : Geneanet.com. La majorité des internautes généalogistes ont un compte là bas où ils peuvent diffuser une partie de leurs recherches et trouver les branches manquantes. Au delà de la fin du XVIIIe siècle, les choses se compliquent. D’abord à cause de l’écriture de plus en plus difficile à lire, ensuite parce qu’il n’y a plus de tables décennales, ces résumés qui permettent de trouver des informations en un coup d’œil. Il faut donc compulser des registres sur plusieurs années pour tomber sur l’acte que l’on cherche et à cause du manque de standardisation des données (ce sont alors des registres paroissiaux), on n’y retrouve pas toujours ce qu’on cherche. Par exemple, il arrive parfois que les curés ne mettent pas toutes les données lors de l’acte de baptême du petit dernier alors qu’ils en mettent plus plus l’ainé. Il faut donc se résoudre à enquêter sur d’autres branches de notre famille pour les remonter et obtenir les informations manquantes. Là où on obtenait des dizaines voire des centaines de dates au XIXe siècle, il faudra des heures et des heures pour obtenir l’acte recherché antérieur à la Révolution française. Une base de données telle que Geneanet est donc un trésor d’informations (qu’il faudra ensuite vérifier…).
Petit à petit, on peut théoriquement jusqu’au XVIe siècle, époque où François Ier a proclamé l’ordonnance de Villers-Cotterêts en 1539 obligeant les paroisses à tenir un registre des naissances. Ca c’est accessible à tout le monde à condition de s’en donner la peine. Pour remonter au delà, je pense qu’il faut avoir un noble dans ses ancêtres ou une lignée de notables qui ait eu besoin de référencer leur généalogie ou du moins des actes de transmission d’héritage. Sans ça, l’affaire s’arrête là.
Voilà ce que représente l’ouverture au public d’archives départementales en ligne : la possibilité pour tout un chacun d’enrichir son histoire familiale jusqu’à 400 ans en arrière. Je sais que ça en laisse certains complètement de marbre mais moi ça me fascine d’avoir pu remonter jusqu’à l’époque d’Élisabeth Tudor en Angleterre et de Charles IX en France, celui qui a déclenché le massacre de la Saint-Barthélémy. J’ai eu la chance d’avoir un aïeul né en Mayenne qui a été un des premiers départements à mettre ses archives en ligne. J’ai pu remonter assez loin depuis une seule date et lieu de naissance et ce grâce aux AD de Mayenne et Geneanet. Malheureusement, je suis bloqué au niveau d’autres branches qui prennent racine soit dans l’Aude (archives non en ligne), en Flandre occidentale (Belgique, archives partiellement en ligne), en Pologne (tout est dit…) et dans le Nord. Pendant que j’ai tapé cet article, j’ai pu remonter d’une génération 🙂 (OMG, les villes ont des noms barbares là-bas… >_<)
Edit : en une soirée, en combinant ces archives en ligne et Geneanet, j’ai pu remonter jusqu’en 1560 ! Mais ça va demander beaucoup de vérifications pour officialiser tout ça et présenter le tout sur mon site de généalogie.
Bien entendu, si vous avez besoin de conseil en la matière, je peux donner un coup de main 😉
A quand un arbre genealogique version papier 3m sur 4?
C’est en projet mais il faut comprendre que je ne peux pas me lancer dans une telle entreprise pour le refaire une fois trouvé un ancêtre supplémentaire. Je pense en faire un une fois que j’aurais fini la branche maternelle, d’autant plus facilement que j’ai fait mon deuil des possibilités de recherches sur la branche en Pologne
DUNKERQUE le 18/09/2019
Les Archives départementales du Nord
Mr Van Kieken Michel
J’ai +81 ans et je cherche encore à remonter le temps
J’ai commencé cet arbre à l’âge de 19/20 ans . Et je bute sur un ancêtre KIECKEN Guillaume 1560 marié
à DEVOS Catherine. La consolation c’est du côté de son épouse dont la généalogie est plus fournie.. Après c’est trop compliqué, actes notariés par exemple, il faut
presque faire appel à des pro. Cordialement
Mr et Mme VANKIEKEN POULAIN Michel et Sabine